Ornement et informe

L’ornement n’est pas une forme, c’est un rapport, une tension, le dépassement même des limites (sublime). Tout peut devenir un ornement. Le caractère ornemental d’une forme ou d’un objet les met en excès de leur définition, de leur fonction, en un mot : de leur essence. L’ornement intensifie la forme ou l’objet orné, il le fait à l’intérieur de lui-même, par fractalisation, par plissement ou voile des surfaces, par disproportion miniaturisante ou colossale - dynamisation des formes ; il le fait à l’extérieur, par variation sérielle, aura, rayonnement, cadre, cadrage, ou tout autre théâtralisation architecturée (dais, édicule, socle marbres...) qui dessinent le locus dans lequel “a lieu” la génération des formes [inchoatio]. L’ornement est l’être-là d’ou le monde advient. Marginalités qui ne peuvent être récupérées par aucune mode.
Feuilletage des limites.
Mue.
Ce que montre d’abord la forme ornementale, c’est l’informe dans la figure, son fond de figurabilité avant toute forme figurée : “figurance”. (figure en puissance, l’inverse de l’abstraction) indice-présence d’une absence riche de tous les possibles. C’est pourquoi la figure d’ornement est faite pour proliférer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire